Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/210

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vriers et des ouvrières de passage, qui auraient bien voulu rester leur vie entière avec elle. On ouvrait les fenêtres, et le parfum enivrant de la campagne chauffée par le soleil entrait dans la salle, apportant confondues les odeurs de la terre et des arbres, des fleurs et des fruits, et l’odeur des herbes marines quand le vent du sud-ouest traversait l’espace.

L’hiver, les fenêtres fermées, les visages étaient éclairés par la lumière dorée des lampes, par la haute flamme rougeoyante qui dansait et se tordait dans l’âtre comme le démon du foyer. Les figures étaient réjouies par la chaleur, par la bonne nourriture, par la sécurité du logis autour duquel se battaient les mauvais génies de la dure saison, les vents glacés, les pluies cinglantes, les lourdes neiges.

Hermine songea tout à coup que, parmi ces faces réjouies du temps passé, il y avait eu sans doute celle du petit Jean, qu’elle