Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/220

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Elle s’éloigna, traversa la cour. Le portail était fermé. Il faisait froid à l’ombre, mais le soleil chauffait tout un côté de la cour. Les oiseaux s’étaient rassemblés là pour passer leur dimanche. Poules noires, blanches, rousses, dindons noirs aux caroncules rouges et bleues, pintades au plumage perlé, oies blanches, canards verdâtres, paons resplendissants de soie et de pierres précieuses, de saphirs et d’émeraudes, ils étaient tous là, accroupis sur la terre tiède, comme des dévotes autour d’une bouche de chaleur, vivant l’heure de la digestion en attendant l’heure du sommeil. Quand Hermine parut, cet amas de plumes s’agita, les coqs s’étirèrent sur leurs pattes, lancèrent leur cri rauque, et toutes les autres voix parlèrent aussi, glous-glous des dindons, coins-coins des canards, sifflements des oies, appels déchirants des paons et des pintades, auxquels vinrent bientôt se joindre les roucoulements des pigeons qui se précipitèrent du