Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/222

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Elle entra dans les écuries, dans les étables.

— Meu !… firent les bœufs et les vaches.

— Bée !… geignirent les moutons.

— Hein ?… interrogèrent les chevaux.

Hermine parla à toutes ces bonnes bêtes, qui ne lui avaient jamais fait de mal, caressa leurs flancs rebondis et leurs fronts durs d’herbivores, se mira dans leurs yeux de velours. C’était son monde qu’elle quittait, le monde des êtres auxquels elle prêtait ses sentiments, disait ce quelque chose de tendre et de touchant qu’est un adieu, et desquels elle croyait entendre la plainte d’une réponse. Elle resta un instant dans cette atmosphère chaude, parmi toutes ces bêtes aux têtes tournées vers elle, respirant l’odeur de pelage et de fumier dont elle garderait le souvenir nostalgique.

Elle sortit enfin, alla, toujours suivie de Pyrame, vers une petite porte verte qui donnait accès au jardin, poussa cette