Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vagues, une ligne d’horizon de forme convexe qui indiquait nettement la forme de la planète.

Là, les grains avaient germé, le blé avait poussé, les brises de l’été avaient agité dans tous les sens des champs d’avoine, d’orge, de seigle, de froment, dont le mouvement s’accompagnait d’un indicible murmure. Quelle richesse et quelle beauté dormaient dans cette terre brune, sur laquelle en ce moment sautelaient des bandes de corbeaux croassants ! Tout semblait mort, mais tout promettait de revivre.

Le cœur de paysanne d’Hermine s’exalta et se navra en même temps. Ce qui était là, sous ses yeux, dans la clarté du soleil d’hiver, c’était le travail et la fortune des siens. Mais qu’est-ce que cela allait devenir, elle partie ? Il lui fallut encore faire effort pour s’arracher à sa contemplation et à ses pensées. Pyrame la regardait.

— Viens, mon chien, — lui dit-elle.