Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/237

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mourrait là, ou qu’elle se sauverait, si elle retrouvait ses forces.

Elle cacha son coffret et son argent sous le foin, et attendit.

Vers le soir, elle perçut du bruit dans la cour : on lui montait une couchette, une table, de la soupe, une cruche d’eau. Elle ne put manger, et but à longs traits.

Elle se coucha, se releva cent fois, marcha encore d’un bout à l’autre du grenier, sans pouvoir trouver le repos. Il lui restait un peu d’eau : avec son mouchoir, elle mouilla, de cette eau glacée, sa main, son bras, sa poitrine, et connut enfin un répit à ses souffrances.

La fatigue eut raison d’elle. Abattue sur le foin, sa douleur apaisée, elle s’endormit, ne fut réveillée que par un cauchemar, lorsqu’après avoir rêvé paisiblement de Jean, se voyant heureuse avec lui, elle jeta un cri d’angoisse en l’apercevant