Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/255

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çut quelques traces de crayon sur cette muraille éclairée par la lune, et se traîna péniblement pour les déchiffrer. Elle n’avait jamais remarqué jusqu’alors ces caractères presque effacés qu’elle voyait si nettement ce soir, par une acuité singulière de ses sens, et qui semblaient avoir été tracés à l’instant par une main invisible. Elle épela les syllabes :


« Mam’zelle Hermine est la plus belle fille du village et de tous les autres villages. »


Puis, plus loin, un cœur dessiné entre ces deux noms : « Hermine et Jean ».


— Après si longtemps, lire cela ! — pensa-t-elle ! — trop tard ! quel passé dans le présent !

Elle effaça de ses faibles mains ces dernières traces, pour détruire à jamais le seul souvenir qui aurait pu rester d’elle.