Page:Geffroy – Hermine Gilquin, 1907.djvu/80

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cadavres qu’il fait, il les a purifiés de son souffle rude, il les change en momies, et les momies en poussière.

» L’arbre mort reviendra à la vie, la sève coulera de nouveau dans ses veines. La Terre en catalepsie respirera, renaîtra. Elle réapparaîtra rajeunie et vigoureuse, comme ces vieilles fées chenues qui se changent en belles princesses.

» Les vieux seront remplacés par des jeunes, les morts par des vivants.

» Le grave Hiver s’en va comme à regret, revient sur ses pas, ne disparaît complètement que lorsque la nature a retrouvé sa force, chante l’hymne du renouveau. Il fuit alors, laissant la place à tout ce qui demande à vivre et à aimer. »


C’était ainsi que la femme, restée fillette, vivait dans la solitude de son cœur, exprimait la vie qu’elle n’avait pas vécue.