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de l’influence des femmes

sur une chaise, elle lui donna un baiser sur la bouche. Les seigneurs de sa suite, ajoutent les historiens, s’étonnant quelle eût appliqué sa bouche sur celle d’un homme aussi laid (quoique la beauté, dans ce cas, n’eût pas rendu l’action moins surprenante), la princesse répondit qu’elle n’avoit pas baisé l’homme, mais la bouche de laquelle étoient sorties tant de belles choses !

Dans aucun temps, une telle action d’une jeune princesse n’a pu paroître excusable. Nous voyons, dans des histoires beaucoup plus modernes, tant d’anecdotes fausses, qu’il est bien permis de révoquer en doute un trait aussi bizarre.

C’est par une protection sage, éclairée, que les princesses peuvent honorer les lettres, et non par un enthousiasme indécent et ridicule. Au reste, cette princesse eut à cet égard une heureuse influence sur son siècle ; elle inspira