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LE MALENCONTREUX.

argent comptant. Après avoir conclu ce marché, madame D*** quitta Pageroë, et fut s’établir à Lubeck. Après ce récit, je m’écriai que j’étois trop heureux que madame D*** n’eût pas imaginé de vendre la maison ; mais M. Merton prétendit, avec raison, que puisque je n’avois pas laissé de procuration à madame D***, je rentrerois dans ma maison sous deux jours. En effet, je partis à la pointe du jour pour Schleswig ; je consultai des gens de loi, et je fus assuré que je me débarrasserois, sans aucune peine, de la famille russe qui habitoit ma chaumière depuis plus de trois mois et demi. De retour à Pageroë, je fus, avec M. Merton, dans ma maison ; je vis la famille russe, j’expliquai le fait et mes droits ; on convint qu’il étoit impossible de les combattre, et qu’on avoit fait un marché très-imprudent : le seigneur russe me demanda la permission de ne partir que le lendemain, et il nous invita à dîner. Nous y fûmes avec madame de Florzel. Nous trouvâmes une jeune femme très-intéressante, et des enfans charmans,