Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/211

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entièrement ; d’ailleurs, se jeter dans la dévotion, est un parti bien violent pour un vieux épicurien. M. d’Orselin, avec une incrédulité très-ébranlée, par conséquent avec des remords importuns et beaucoup d’idées noires, n’avoit pas assez de courage pour abjurer la philosophie avec franchise et publiquement. Il ne soutenoit plus qu’une société d’athées pourrait paisiblement subsister, parce que l’athée, dans son erreur, conserve sa raison qui lui coupe les griffes[1] ; il ne disoit plus que le néant a du bon, et que d’habiles gens prétendent que nous en tâterons[2]. Il ne louoit plus le suicide ; il n’admiroit plus le courage qui triomphe de l’instinct qui nous attache à la vie, et qui nous fait sortir d’une maison mal bâtie qu’on désespère de raccommoder[3]. Il ne prétendoit plus que les reproches qu’on faisoit aux philosophes, ressembloient à ceux

  1. Volt. Dict. philos, mot Athée.
  2. Lettres de Voltaire
  3. Ibid.