Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/428

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poste est au bout de l’avenue, ainsi cela ne sera pas long. — Sans doute il est furieux contre moi ?… — Furieux !… quelle fausse idée on vous a donnée de lui !… c’est la plus douce créature ! — Et… il ne vous a rien dit ?… — Absolument rien : seulement, en me disant adieu en présence de tout le monde, il m’a serré la main d’une manière significative ; et il avoit un air pénétré qui m’a fait de la peine, je l’avoue ; mais la chose est faite, il n’y a plus de remède, n’y pensons plus. À ces mots, madame de Nelfort regarda fixement le président, elle le connoissoit pour un homme simple et franc ; cependant elle eut quelques soupçons que l’on avoit formé une espèce de complot pour l’engager à rester et à retenir le chevalier ; et voulant s’éclaircir : si j’avois prévu tout ceci, dit-elle, je me serois conduite différemment. Mon cher président, conseillez-moi, que puis-je faire ? — Rien du tout à présent. Le chevalier a pénétré votre aversion pour lui, et le motif qui vous décidoit à partir ; mais, au fait, vous ne lui avez rien dit