Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si je suis admis à souffrir, vous aurez voulu mon bonheur. Si je suis rejeté, vous m’aurez poursuivi de votre haine.

Souvenez-vous dans vos prières de l’Église de Syrie, dont Dieu maintenant est le pasteur en ma place ; elle aura pour la gouverner, au lieu de son évêque, Jésus-Christ seul et votre charité. J’ai honte de me voir compter parmi les Chrétiens de cette Église. Je n’en suis pas digne, moi le dernier de tous, moi chétif avorton : mais je puis être quelque chose par sa miséricorde, si je le possède enfin. Recevez le salut que je vous adresse, ainsi que ces Églises brûlantes de charité qui m’ont reçu au nom de Jésus-Christ bien autrement qu’on ne reçoit un étranger qui ne fait que passer. Celles qui n’ont pu visiter mes chaînes se sont empressés, chacune pour leur part, de contribuer aux frais du voyage. Je vous écris de Smyrne par les Éphésiens, si dignes de leur bonheur. Crocus, dont le nom m’est si cher, est maintenant près de moi avec plusieurs autres serviteurs fidèles. Je crois que vous connaissez à présent ceux qui m’ont devancé de Smyrne à Rome pour y travailler à la gloire du Seigneur. Faites-leur savoir que je serai bientôt près d’eux. Ils sont tous dignes de Dieu et de vous. Il est convenable de les soulager dans tous leurs besoins.

Je vous écris ces choses le 9 des calendes de septembre (24 août). Soyez forts jusqu’à la fin, dans l’attente du jour de Jésus-Christ.