Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 1.djvu/454

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« Quant aux tremblements de terre qui sont arrivés et qui arrivent encore, il ne nous convient pas d’en parler. Comparez votre conduite avec celle qu’ils tiennent dans ces circonstances. Perdent-ils courage comme vous le faites ? N’est-ce pas pour eux, au contraire, une occasion de redoubler de confiance en leur Dieu ? Et vous ! il semble que vous oubliiez qu’il existe des dieux ; vous désertez leurs temples, vous ne savez plus quel culte rendre à la Divinité. De là votre envie contre les Chrétiens qui l’adorent, de là cette guerre à mort que vous leur faites.

« Quelques gouverneurs de province écrivirent autrefois à mon très-auguste père, au sujet de ces mêmes hommes. Il leur fit réponse qu’il ne fallait pas les inquiéter, s’il n’était prouvé qu’ils eussent agi contre la sûreté de l’état. Plusieurs m’ont écrit à moi-même, et je leur ai répondu dans le même sens que mon père : si quelqu’un se porte pour accusateur contre les Chrétiens, sans lui imputer d’autre crime que sa religion, j’ordonne que l’accusé, bien que convaincu d’être Chrétien, soit absous, et que le délateur, au contraire, soit puni. »


SECONDE APOLOGIE.

I. Romains, ce qui vient d’arriver sous Urbicus dans cette capitale, et la conduite tyrannique de vos autres magistrats sur tous les points de l’empire, me forcent, dans vos propres intérêts, de vous adresser cette nouvelle requête ; car vous êtes hommes comme nous, et de plus, vous êtes nos frères, quand vous ne le sauriez pas ou que vous rougiriez de l’être, à cause de l’éclat de vos titres et de vos dignités.

Si vous exceptez les hommes persuadés qu’il existe un feu éternel réservé aux méchants et aux voluptueux, tandis que les amis de la vertu, ceux qui règlent leur vie sur celle de