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frères, ce n’est que dans les derniers temps que les partis gnostiques se sont rapprochés pour soutenir une cause commune.

Les uns, marchant sur les traces des kabbalistes, faisaient dériver la connaissance, gnôsis, d’une antique révélation ; les autres, semblables à Philon, regardaient l’intuition extatique du monde extérieur comme la véritable source de la science ; d’autres, plus chrétiens, bornaient toutes leurs prétentions à tenir leur doctrine de quelque disciple de Jésus-Christ, plus capable que les autres de saisir l’enseignement du Sauveur dans toute sa pureté. Aucune école de gnostiques ne donna la raison de l’homme pour source du système qu’elle professait.

Les grandes écoles auxquelles se rattachent toutes les sectes gnostiques sont celles de la Syrie, de l’Égypte et de l’Asie mineure.

Les deux premiers chefs des écoles de Syrie et d’Égypte sont Saturnin et Basilide, tous deux syriens. L’un et l’autre sont considérés comme élèves de Simon, de Ménandre et de Cérinthe. Il faut donc considérer la Syrie comme le premier foyer de cette erreur. L’idée dominante de l’école de Syrie est le dualisme de l’Asie centrale, ou les deux principes. En Égypte, c’est l’idée de la matière, dans le sens de l’école platonique, qui prédomine, avec ses attributs du vide, des ténèbres et de la mort, en sorte qu’elle ne s’anime que par la communication d’un principe de vie divine. Ce qui résiste à cette communication est satan ou bien la matière, c’est-à-dire ce qui ne participe pas à Dieu, qui est tout, est considéré négativement et par abstraction comme la limite de ce