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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

debout. La foi donc et la connaissance de la vérité donnent à l’âme qui les a reçues d’être toujours la même et de garder son équilibre. Mais le mensonge a pour alliées l’instabilité, la déviation et la défection, comme le vrai gnostique a pour compagnons, le calme, le repos et la paix. De même donc que la présomption et l’orgueil attaquent la philosophie ; ainsi, la véritable connaissance est attaquée par la fausse, qui prend le même nom, et dont l’apôtre dit : « Ô Timothée ! gardez le dépôt qui vous a été confié, évitant les nouveautés profanes de paroles et les objections d’une doctrine qui a faussement le nom de science ; car ceux qui l’ont professée se sont égarés de la foi. » Terrassés qu’ils sont par ces paroles, les hérétiques rejettent les épîtres à Timothée. Concluons : si le Seigneur est la vérité, s’il est la sagesse et la vertu de Dieu, et il l’est véritablement, il devient évident que le vrai gnostique est celui qui a connu le Seigneur, et le Père, par le Fils. Salomon a dit de lui : « Les lèvres du juste savent les choses du ciel. »

CHAPITRE XII.
Sur la double foi.

La foi étant double, comme le temps, nous trouvons en elle deux facultés qui se tiennent, le souvenir qui s’applique au passé, l’espérance qui s’applique à l’avenir. Que les choses passées aient eu lieu, que les choses futures doivent être, nous le croyons fermement. Et alors convaincus par la foi, nous acquiesçons par l’amour aux formes qu’a revêtues le passé, tandis que, par l’espérance, nous attendons les événements qui ne sont pas encore. Chez le gnostique, l’amour entre dans toutes les parties de l’édifice. Il sait qu’il n’y a qu’un Dieu, et que toutes les œuvres de Dieu sont parfaites ; il le sait, et il admire. La piété ajoute aux années de la vie, et la crainte du Seigneur, à la longueur des jours ; et de même que les jours mortels sont une partie de cette vie, qui va montant à l’éternité ; ainsi la crainte