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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

le Pasteur ? « La vertu qui tient l’Église dans sa main est la foi, et c’est par elle que les élus de Dieu obtiennent le salut. L’autre vertu virile et forte, c’est la continence. Après elles viennent la simplicité, la science, l’innocence, la gravité de mœurs, la charité ; toutes, elles sont les filles de la foi. » Le Pasteur dit encore : « La foi précède ; la crainte édifie ; la charité achève. » Et ailleurs : « Il faut craindre le Seigneur, pour édifier, mais non Satan, pour détruire. Loin de là, il faut aimer et accomplir les œuvres du Seigneur, c’est-à-dire ses préceptes ; il faut détester et se garder d’accomplir les œuvres du démon ; car la crainte de Dieu nous enseigne et nous replace dans la charité. Mais la crainte des œuvres du démon emporte avec elle la haine. » Le Pasteur poursuit : « La pénitence est une grande intelligence ; car, en se repentant de ses fautes, on ne pèche plus désormais, soit en actions, soit en paroles. Mais, en affligeant son âme par le souvenir de ses péchés, on fait le bien. » La rémission des péchés est donc une chose qui diffère de la pénitence. Mais le Pasteur nous montre que toutes les deux dépendent de nous.

CHAPITRE XIII.
De la première et de la seconde pénitence.

Une fois qu’il a reçu la rémission de ses péchés, l’homme ne doit donc plus faillir, parce que la première pénitence, celle des fautes qui souillèrent la vie de paganisme, c’est-à-dire la vie d’ignorance, est la meilleure. Elle est proposée à ceux qui ont été appelés comme purification de l’âme pour y établir la foi. Mais le Seigneur qui lit dans le secret des cœurs et connaît l’avenir, a prévu d’en haut et dès le commencement l’inconstance de l’homme, son penchant aux rechûtes, et les artifices du démon. Il n’ignore pas que l’ange du mal, jaloux de ce que l’homme jouit du privilége de la rémission des péchés, suggérera des occasions de faillir aux serviteurs de Dieu, et que sa malice leur tendra habilement des piéges pour