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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

pour suivre Satan. » Il y a mieux. L’apôtre accueille avec faveur quiconque ne s’est marié qu’une fois, prêtre, diacre, laïque, usant du mariage d’une manière irréprochable : « Il se sanctifiera par les enfants qu’il mettra au monde. »

Quand le Seigneur nomme les Juifs génération mauvaise et adultère, il nous enseigne qu’au lieu de comprendre la loi comme la loi veut être entendue, « ils suivaient la tradition des anciens et les commandements des hommes, » se prostituant à une loi étrangère, et infidèles à celle qui leur avait été donnée comme maîtresse et gardienne de leur virginité. Peut-être aussi le Seigneur les voit-il asservis aux désirs étrangers par lesquels ils passaient de l’esclavage du péché à la captivité chez les bâtions étrangères. La législation juive, en effet, loin d’admettre la communauté des femmes, défendait l’adultère. Cette parabole qui dit : « J’ai épousé une femme ; je ne puis aller au banquet divin, » est un exemple bien fait pour condamner ceux que leurs plaisirs éloignent de l’observation des commandements. Si la vérité était du côté de nos adversaires, ni les justes qui précédèrent l’avènement du Seigneur, ni ceux qui se marièrent depuis, ne seraient sauvés, fussent-ils apôtres. Que s’ils s’appuyaient enfin sur cette parole du prophète : « Je me suis consumé au milieu de mes ennemis, » répondons-leur que ces ennemis sont les péchés. Oui, il y a un péché, ce n’est pas le mariage, mais la fornication ; si je me trompe, qu’il continuent d’appeler péché la génération et l’auteur de la génération !

CHAPITRE XIII.
Réponse à Jules Cassien et à un passage que celui-ci avait puisé dans un évangile apocryphe.

J’arrive à Jules Cassien, chef de la secte des Docètes. Il s’exprime comme il suit dans son livre de la Continence ou de la Chasteté : « Qu’on ne vienne pas me dire que l’homme, étant conformé d’une certaine matière, et la femme d’un autre, « l’homme, pour engendrer, la femme pour concevoir, les rap-