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Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/369

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LIVRE CINQUIÈME.

CHAPITRE PREMIER.
De la foi.

Nous avons parlé du Gnostique véritable, comme en courant ; passons maintenant à l’examen des matières qui viennent à la suite, et reprenons la discussion sur la foi. D’après la distinction de quelques-uns, la foi nous révélerait le Fils ; la connaissance, le Saint-Esprit. Ils n’ont pas pris garde que s’il faut croire véritablement au Fils, à sa qualité de fils, à son avènement, à son incarnation, à la raison de son incarnation et à ses souffrances, il n’est pas moins nécessaire de connaître quel est le fils de Dieu. Dès lors, pas de connaissance indépendamment de la foi, pas de foi indépendamment de la connaissance. Mais le Père ne va pas non plus sans le Fils ; la paternité renferme l’idée du Fils. Or, le Fils est le seul maître qui puisse nous révéler le Père. Pour croire au Fils, il faut connaître le Père, auquel appartient le Fils ; et pour connaître d’avance le Père, il faut croire au Fils, parce que c’est le Fils de Dieu qui nous donne la connaissance de Dieu. En effet, c’est le Père qui, par l’intermédiaire du Fils, nous conduit de la foi à la connaissance. La connaissance du Père et du Fils, qui est conforme à la règle de la gnose, règle véritable de toute connaissance, est l’intelligence et la compréhension de la vérité par la vérité. Le Chrétien conséquemment croit là où le plus grand nombre ignore et ne croit pas ; il est éclairé par la connaissance là où les autres ne croient pas et ne connaissent pas. Gnostique véritable, ce