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criait comme ressentant les douleurs de l’enfantement. Un autre prodige parut aussi dans le ciel ; c’était un dragon, qui s’arrêta devant la femme qui devait enfanter, afin que, lorsqu’elle aurait enfanté, il dévorât son fruit. Elle mit au monde un enfant mâle, qui devait régner sur toutes les nations. Et ce fils fut enlevé vers le trône de Dieu. Et la femme s’enfuit dans le désert, où elle avait un abri que Dieu lui avait préparé, et où elle devait demeurer mille deux cent soixante jours. Et le dragon, se voyant précipité en terre, poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. Mais il fut donné à la femme deux grandes ailes d’aigle, afin qu’elle s’envolât dans le désert, où elle devait être nourrie un temps, des temps, et la moitié d’un temps, hors de la présence du dragon. Alors celui-ci lança de sa gueule, contre la femme, une grande quantité d’eau comme un fleuve, afin que ce fleuve l’entraînât et la submergeât. Mais la terre secourut la femme, et elle engloutit le fleuve que le dragon avait vomi de sa bouche. Le dragon, alors irrité contre la femme, alla faire la guerre à ses autres enfants, qui gardaient les commandements de Dieu et qui confessaient le Christ. »

LXI. Par la femme qui a le soleil pour vêtement, l’Apôtre désigne évidemment l’Église, comme enveloppée du Verbe de Dieu le Père, et qui est plus brillante que le soleil. Quant à la lune qui est sous ses pieds, c’est la figure de cette clarté céleste qui lui sert comme de parure. Et lorsqu’il ajoute, elle porte sur sa tête une couronne de douze étoiles, il désigne les douze Apôtres, qui sont les fondateurs de l’Église. Puis, quand il dit : « et elle pousse des cris, que lui arrache la douleur de l’enfantement, » il représente encore l’Église, qui ne cesse de porter le Verbe dans son sein, parce qu’au sein du monde il est poursuivi et persécuté par les infidèles. Il ajoute : « Et elle met au monde un enfant mâle, qui doit régénérer toutes les nations. » En effet, l’Église n’engendre-t-elle pas sans cesse le Christ,