Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/128

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seignement philosophique, l’homme doué d’un esprit juste sentait au fond de sa conscience que l’étude ne pouvait le conduire à aucune certitude véritable.

Les temps ne sont pas encore fort éloignés où les sciences physiques, morales, religieuses et politiques étaient surchargées d’une foule de doctrines hypothétiques et mystérieuses. Aussi voyons-nous qu’alors la géométrie inspirait un enthousiasme que nous ne retrouvons plus au même degré. Et comment, en effet, après s’être astreint à étudier avec application les divers systèmes qui composaient la science, systèmes rendus plus obscurs encore par une foule de commentaires dont les auteurs étaient loin de la sagacité des premiers inventeurs et se contredisaient entre eux de cent manières diverses, comment l’homme doué du sentiment profond des conditions qui n’appartiennent qu’au vrai, n’aurait-il pas été transporté d’une joie indicible, en trouvant portée au plus haut degré cette évidence de la vérité, dont la privation l’avait si cruellement tourmenté ?

Descartes osa douter publiquement des doctrines de l’école. Ce grand homme n’eut pourtant