Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/146

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pas qu’il puisse sérieusement douter de cette propriété de la matière. Mais ce qu’il connaîtrait surtout avec la dernière évidence, c’est sa propre existence.

Au milieu des divers systèmes où s’est aventuré l’esprit humain, il a essayé du scepticisme. Il a pu soutenir que tout ce qui se trouvait au dehors de l’existence de l’homme, était pure apparence. Mais le fameux argument : « Je pense, donc je suis », a ramené l’homme vers la réalité de son être.

Le sentiment de l’être est celui de la vérité. Il est inséparable de notre existence ; il précède toute autre idée. Le bon, le beau dérivent du vrai ; mais leur connaissance exige le secours des comparaisons.

Suivant qu’on a été plus ou moins frappé de l’une ou de l’autre des parties de cette proposition, on a été porté, par l’esprit de système, à soutenir ou que nos idées sont innées, ou qu’elles viennent de nos sensations. L’une et l’autre opinion sont vraies, dans les limites que nous avons posées. Le type du vrai, nous l’apportons en naissant. Notre être, dont la réalité est notre plus intime connaissance, est inséparable de ce modèle