Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/157

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sont la suite subsistent, jusqu’à ce que la société, reconstituée sur des bases plus solides, offre à chacun les garanties dont il avait senti le besoin.

Dans un système de points doués de pesanteur, chacun tend à se placer aussi près que possible du centre de la terre. La situation qu’ils atteignent n’est pas celle qu’ils obtiendraient s’ils étaient libres ; elle dépend à la fois de leur liaison et de leur tendance individuelle. — Dans l’état social, chaque individu tend vers le bien-être, et la première condition à remplir est que le bien-être de chacun nuise le moins possible à celui des autres.

L’équilibre d’un système exige que le centre de gravité soit appuyé. S’il se trouve placé le plus bas possible, l’équilibre est stable. — Le repos d’un État serait impossible à maintenir si l’on n’avait aucun égard à la tendance de l’époque, ou, ce qui est la même chose, à l’opinion. Il faut, ou lui opposer de puissants obstacles, ou savoir se conformer à ses exigences. Ces deux manières d’envisager la question conduisent à la tranquillité précaire ou à la tranquillité durable.