Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/213

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de passer tout entier à la postérité. Cette attention sur lui-même n’est pas une faiblesse ; s’il s’est cru digne d’intéresser, il intéresse, en effet, la postérité. On blâme les prétentions ridicules, on rit d’une importance sans motif ; on applaudit à l’homme supérieur qui se rend justice.

Sans doute que la félicité du sage déplaît aux méchants ; le spectacle de la paix importune leur âme agitée, comme la vue d’un beau jour attriste l’infortuné qui n’en jouit pas.

Tycho ne pouvait manquer de patrie ; il appartient à l’univers. Si l’espèce humaine a seule le privilège de vivre dans tous les climats, ce privilège appartient surtout à l’homme de bien qui mérite partout des amis, et à l’homme de talent qui est accueilli partout comme un bienfaiteur. Nous croyons apercevoir dans les dernières années de Tycho, l’inquiétude d’un esprit mal à son aise et qui se sent déplacé. Les hommes