Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/347

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doivent occuper dans l’enseignement public. Condorcet n’hésite pas à leur ouvrir toutes grandes les portes de l’école. « L’instruction, dit-il, doit être la même pour les femmes et pour les hommes ; elles doivent partager cette instruction, afin de pouvoir suivre celle de leurs enfants ». Condorcet aurait aujourd’hui satisfaction complète ; la troisième République a compris qu’elle devait être « réparatrice », ou qu’elle ne serait pas ; au milieu des désastres de la guerre la plus terrible, au milieu des douleurs de l’invasion, elle s’occupait de ce qu’il y a de plus faible au monde, l’enfant, qu’il faut rendre fort, et elle vous faisait, dans ses soucis, une part égale à celle des garçons elle vous assurait non seulement l’enseignement primaire, mais l’enseignement secondaire. Les villes, rivalisant d’ardeur avec l’État, créaient en grand nombre des lycées de jeunes filles ; le Conseil municipal de Paris fondait cette École supérieure de la rue de Jouy, dont la réussite a dépassé nos espérances, et qui, admirablement administrée par une directrice secondée d’un personnel d’élite, servira de modèle aux établissements analogues que nous voulons ouvrir.

« La femme a reçu des compensations merveilleuses à sa faiblesse physique, mais les hommes, qui font les lois, l’ont traitée avec la barbarie de l’ignorance. Ce n’est qu’à partir de 1791 qu’elle a obtenu une part égale à celle de ses frères dans l’héritage de