Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’Institut un Mémoire anonyme qui donnait une équation des surfaces élastiques.

Sans doute, au cours de ses recherches, elle s’était aidée des conseils ou du moins avait pris l’opinion de ses savants amis, puisque nous avons une lettre de Legendre, à elle adressée, en laquelle, soulevant des objections et indiquant des difficultés, il dit qu’il n’a pas assez réfléchi sur ces sortes de questions et qu’il aime mieux « donner cause gagnée à Mlle  Sophie, que de lutter avec elle sur un sujet qu’elle a beaucoup médité ». Lagrange n’imita pas cette réserve et communiqua une note aux commissaires chargés de l’examen du Mémoire[1], note où il signale l’inexactitude de l’équation proposée et déclare « que la manière dont on cherche à la déduire de celle d’une lame élastique en passant d’une ligne à une surface lui paraît peu juste ». Le prix ne fut pas donné. Le vrai, c’est que Sophie Germain, travaillant pour ainsi dire d’instinct et sans avoir jamais fait un cours régulier d’analyse, n’avait pas résolu complètement la question ; mais son Mé-

  1. Les commissaires étaient Laplace, Lagrange, Lacroix, Malus et Legendre.