Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/385

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sciences mathématiques qui l’ont illustrée » À cette affirmation, Stupuy objecte « qu’il est sans témérité de supposer que, tout imparfait qu’il fut encore, quant à l’exécution, lorsque la mort arracha la plume des mains de l’écrivain, un ouvrage d’une si haute portée avait été conçu longtemps auparavant, longuement médité, souvent remanié et retouché, et la preuve en est dans le manuscrit, qui porte des corrections laissant certaines phrases ina,chevées et douteuses ».

En présence de ces deux assertions contraires, le plus simple encore est de s’en rapporter aux dates. Le premier volume du Cours de philosophie positive parut en 1830, le deuxième en 1835. Dans l’intervalle, en 1833, fut publié l’opuscule de Sophie Germain, lequel, à ce moment, ne saurait plus être considéré comme ayant préparé le positivisme. Aug. Comte en eut connaissance et, l’occasion se présentant à propos des travaux acoustiques de son illustre contemporain, dont la « perte récente est si regrettable il s’empressa de porter sur l’œuvre et son auteur le jugement suivant qu’il est intéressant de reproduire : « Son excellent discours posthume indique en Sophie Germain une philosophie très élevée, à la fois sage et énergique, dont bien peu d’esprits supérieurs ont aujourd’hui un sentiment aussi net et aussi profond. J’attacherai toujours le plus grand prix à la conformité générale que j’ai aperçue dans