Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/53

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d’hui » après plus d’un demi-siècle, n’est pas à retrancher.

À quelle époque Sophie Germain commença-t-elle à s’occuper de ce discours philosophique ? Quand l’écrivit-elle ? Est-il vrai, comme l’affirme un avis placé en tête de la première édition, qu’il fut rédigé d’un jet dans les instants où les vives douleurs auxquelles elle a succombé ne lui permettaient pas de se livrer aux sciences mathématiques ? Est-il vrai surtout qu’il n’était pas destiné à l’impression ? Malgré l’autorité qui s’attache à l’affirmation d’un homme uni à Mlle  Germain « plus encore par les liens de l’affection que par ceux d’une proche parenté[1] », il est sans témérité de supposer que, tout imparfait qu’il fut encore, quant à l’exécution, lorsque la mort arracha la plume des mains de l’écrivain, un ouvrage d’une si haute portée avait été conçu longtemps auparavant, longuement médité, souvent remanié et retouché. Les indices ne manquent pas. Voici d’abord le manuscrit, lequel porte des corrections qui laissent certaines phrases inachevées ou douteuses voici ensuite cette parole trouvée dans les Pensées détachées de

  1. Lherbette, 1re  édition. 1833. Avis de l’éditeur