Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/73

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nus, écrirait l’histoire de bien des hommes supérieurs. Et puis encore, l’esprit académique s’est-il élargi en proportion du renouvellement de l’esprit humain ? Nul n’oserait l’affirmer et, à parler franc, les Communautés pédagogiques et les Compagnies académiques, ces irréconciliables qui, au fond, brassent la même besogne caduque, n’ont guère à s’envier en fait de préjugés et d’intolérance.

Auguste Comte a traité cette question avec l’ampleur et l’autorité du génie ; me bornant à l’effleurer, je renvoie le lecteur au chapitre plein de fermeté et de puissance qu’il y a consacré[1]. Mais je ne quitterai pas le sujet sans faire remarquer que l’ouvrage philosophique de Sophie Germain est, en lui-même, une protestation contre l’indépendance des faits d’ordre psychique et d’ordre biologique dont, plus que toute autre, l’Académie des sciences morales et politiques est la consécration. La pensée, sous quelque forme qu’elle se manifeste, religion, art, littérature, science, histoire, morale, est inséparable de l’organisme qui la recèle et, par conséquent, se trouve sou-

  1. Cours de Philosophie positive, t. VI, p. 301 et suiv.