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Lyon les eaux de la Loire, prises aux environs de la ville de Feurs, ce qui est évidemment impossible a priori, puisque ce point de départ aurait été plus bas que le point d’arrivée.

Il continua ses recherches après la publication de son mémoire, et en consigna les résultats dans des papiers qui, malheureusement, se sont perdus. Cependant, il y a une quarantaine d’années, M. André Steyert, auteur d’une nouvelle histoire de Lyon fort estimée[1], en faisant des recherches pour composer son ouvrage, découvrit dans un lot de gravures de tout genre un calque sans indication qu’il reconnut pour la copie d’un tracé complet des aqueducs de Lyon, reporté sur la carte de Cassini. Ce tracé original fut lui-même retrouvé dans la suite ; il existe à Lyon à la bibliothèque du Palais des Arts, et a été dessiné en 1817 par Artaud, l’archéologue lyonnais bien connu, d’après un manuscrit perdu de Delorme. À l’examen de cette carte[2], on reconnaît que ce dernier, infatigable chercheur, avait, depuis le mémoire précité, poursuivi pendant de longues années ses investigations et réalisé, à très peu près, l’exacte reconnaissance des quatre aqueducs.

Il est probable que le manuscrit perdu contenait une description des trois conduites du Mont-d’Or, de Craponne et de La Brévenne, aussi détaillée que celle de l’aqueduc du Gier dans le mémoire. Ce mémoire est, quoi qu’il en soit, demeuré la base sur laquelle se sont édifiés tous les travaux qui ont suivi, et il faut toujours y avoir recours en premier lieu quand on veut parler des aqueducs lyonnais.

En 1820, un architecte, Rondelet, publia une traduction[3] du traité de Frontin, De aquis urbis Romae, et y joignit un supplément qu’il intitula : Addition au commentaire de Frontin. Ce supplément, outre un précis d’hydraulique, comportait quelques notices sur un certain nombre d’aqueducs de l’empire romain, et en particulier sur celui de Lyon. Mais Rondelet ne paraît pas en avoir fait une étude personnelle sur le terrain : visiblement, il ne parle que d’après Delorme. Toutefois, sa connaissance approfondie du texte de Frontin et du tracé des aqueducs de Rome lui permit d’ajouter aux observations de son guide

  1. Nouvelle histoire de Lyon et des provinces du Lyonnais, Forez, Beaujolais, Franc-Lyonnais et Dombes, 3 vol. (Lyon, Bernoux et Cumin, 1895.)
    Tome 1er. — Antiquité.
    Tome ii. — Moyen âge.
    Tome iii. — Epoque moderne.
  2. Reproduite ici, Pl. I, à la fin du volume.
  3. Commentaire de S.—J. Frontin sur les aqueducs de Rome, traduit avec le texte en regard ; précédé d’une notice sur Frontin, de notions préliminaires sur les poids, les mesures, les monnaies, et la manière de compter des Romains. (Paris, Carilian-Gœury, 1820.) Cet ouvrage, devenu presque introuvable, figure au catalogue de la Bibliothèque nationale, sous le no V. 8893.