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ouvertures des arcades suivantes vont en décroissant : 5 mètres, 4m,75 et 3m,15.

On ne voit pas figurer sur la carte d’Artaud le canal afférent, qui, d’après le texte de Delorme de 1760 (p. 20), amenait au voisinage de ce pont-aqueduc les eaux du ruisseau de Langonan, détournées partiellement en amont. Il existait cependant encore, il n’y a pas longtemps, au voisinage de Sorbier, petit village en tête de la vallée, un reste de souterrain appelé par les gens du pays La Sarrasinière, conformément à l’usage que nous connaissons bien; il ne pouvait que faire partie de cette branche afférente[1], que faute d’avoir pu moi-même reconnaître, je me contente d’indiquer sur le plan, par une ligne jaune, comme toutes les conduites d’authenticité douteuse ou de parcours incertain.

Du Langonan au premier siphon (dit de Saint-Genis ou de Chagnon). — A la suite du pont sur Le Langonan, l’aqueduc fait un nouveau contour saillant, pour passer dans une autre vallée, celle du ruisseau d’Archelet, affluent du ruisseau précédent; il le traversait sur un pont qui devait avoir cinq arches et vingt-six mètres de longueur. Il n’en reste plus qu’une pile, en maçonnerie réticulée. Ce fragment a 4m,80 de hauteur. Le tablier, d’après le niveau suivi, devait s’élever à douze mètres environ au-dessus du thalweg.

Descendant cette vallée, le canal arrive dans le haut de Saint- Chamond, passe en souterrain sous l’emplacement du vieux château, au quartier de Saint-Ennemond; puis, parvenu sur la commune de Saint-Julien, il rencontre un ruisseau, entre les hameaux du Ban et de Colombier ; il le traversait sur un pont,

  1. Ce souterrain étant sur la rive droite du ruisseau, j’avais pensé que sa réunion avec l’aqueduc principal ne pouvait se faire qu’en un point, vers l’entrée du pont-aqueduc qui vient d’être décrit. Comme les deux canaux sont dirigés en sens inverse, il devait y avoir en ce point un petit bassin ou une chambre, destinée à amortir les remous produits par les deux courants contraires et par l’angle brusque. Mais le point que je visais est enfoui dans un inextricable fourré, et une recherche y est pratiquement impossible. Une tranchée que j’ai fait opérer non loin de là, en un endroit un peu plus découvert, m’a bien fait retrouver le canal principal, mais en fort mauvais état, obstrué par la terre et envahi par les racines d’arbres. Le versant étant très abrupt, des éboulements se sont produits qui ont fini par ouvrir des brèches dans la paroi pourtant si résistante, et y faire pénétrer les eaux chargées de limon. Il est probable que le canal accessoire, moins soigné de construction, a éprouvé dans toute cette région des détériorations encore plus graves et qu’il serait difficile de le retrouver.