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vallon qui coulent par dessus. C’est dans ce lieu, ajoute-t-il, qu’une branche d’aqueduc y introduit les eaux d’un ruisseau de la plaine qui est à l’occident ; ce n’est peut-être pas la seule branche qui soit ainsi entée sur la principale tige d’aqueduc ». Il est bien extraordinaire qu’il n’ait vu alors ni le réservoir, pourtant assez apparent, ni les vestiges du pont-siphon. Cet oubli a été ensuite réparé, puisque sur la carte d’Artaud (Pl. I) tout ce qui concerne le siphon est parfaitement marqué. Malheureusement, il a été remplacé par une autre erreur, qui a consisté à ne plus rattacher au canal d’amont le circuit dans la vallée. Ce circuit dessine une longue boucle sinueuse qui s’enfonce dans la haute vallée de la Durèze, puis dans celle du Feuillet, ruisseau affluent, et, enfin, non moins profondément dans celle du Trévin (V. les tracés Pl. 1 et II). C’est à ce dernier contour qu’est marquée sur la carte d’Artaud la petite branche accessoire dont parlait Delorme dans le passage cité.

J’ai parfaitement reconnu ce circuit, qui dessine bien toutes les sinuosités figurées sur la carte, et j’en ai relevé une quinzaine de points, tant sur les rives de la Durèze que sur celles du Feuillet et du Trévin. On trouve des bandes du radier subsistant, ici au milieu d’un chemin, là au bord d’un champ ; ailleurs, c’est la voûte qui fait saillie en laissant ouverte une cavité. On peut à certains endroits pénétrer dans le canal ; c’est même sur cette fraction du parcours que se trouve le passage le mieux conservé de toute la conduite depuis l’origine jusqu’à Lyon ; c’est un passage en souterrain, en face du village de Chagnon, et sur la rive gauche de la Durèze ; je l’ai suivi sur une longueur de près de cent mètres, jusqu’à l’endroit où il se trouve bouché. On désigne dans le pays ce souterrain d’un nom jovialement expressif : La Cave-du-Curé.

Les quelques renseignements donnés jusqu’ici sur ce canal des rives de la Durèze et de ses affluents sont d’une étonnante insuffisance, étant donnée l’importance de ce reste. Flacheron n’en dit rien, non plus que M. Rresson dans ses quelques notes inédites, qui pourtant précisent si bien maints détails du parcours. D’autres, sans doute sur la foi de Gasparin, en font deux tronçons indépendants, allant rejoindre l’aqueduc principal en suivant séparément l’une et l’autre rive de la Durèze. Pour M. de Gasparin,