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construits dès l’époque d’Auguste pour amener de l’eau à la presqu’île du domaine des Trois-Gaules. J’ai déjà eu l’occasion de faire remarquer[1] que, pour la splendeur des fêtes données pendant un mois par an autour du fameux autel de Lyon, des aqueducs spéciaux n’étaient pas absolument nécessaires. L’authenticité ou l’ancienneté plus ou moins grande des deux aqueducs dits de Cordieu et de Miribel ne saurait donc influer le moins du monde sur l’idée qu’on se fait de ces cérémonies et de ces réjouissances. Il ne m’est pas possible d’entrer, au sujet de ces canaux, dans une discussion approfondie, attendu que l’un d’eux seul m’est connu, et encore d’une façon toute sommaire, par une simple visite fort incomplète. Je dois dire seulement que, d’après les études très sérieuses de Flacheron, de l’architecte Grisard, de M. Bosi, de M. Gabut même malgré ses quelques déductions bizarres, l’un de ces deux prétendus aqueducs romains, celui de Cordieu, dont on n’a jamais saisi la continuité, peut être regardé comme imaginaire, et que l’autre, celui de Miribel, ne remonterait pas au delà du vie siècle de l’ère chrétienne.

Aqueduc de Cordieu. — L’aqueduc supérieur, dit de Cordieu, prend, dit-on, naissance au voisinage de cette localité, située dans le département de l’Ain, sur le plateau de Dombes, à une vingtaine de kilomètres de Lyon, et aboutit vers l’emplacement de l’amphithéâtre des Trois-Gaules, au Jardin des Plantes. Un archéologue, Martin-Daussigny[2], cité par M. Allmer, indique son parcours par Sainte-Croix, Grillet, Saint-Barthélémy, Saint-Alban, et dans Lyon sur la colline de Saint-Sébastien, par la rue des Fantasques et le clos de l’ancien séminaire. Mais il faut observer que cet auteur ne fournit aucune description personnelle, et, en dehors de Lyon, n’indique aucun point précis où l’on puisse voir le canal. Depuis lors, beaucoup l’ont recherché sur ce parcours désigné, et personne ne l’a reconnu positivement. Et quant aux points vus dans Lyon, Flacheron[3], voulant contrôler les

  1. V . ci-dessus, p. 18.
  2. Marlin-Daussigny, Notice sur l’amphithéâtre des Trois Gaules. Lyon, 1863. p. 10 — Allmer et Dissard, Inscriptions antiques du Musée de Lyon, t. 11, p. 280, suiv.
  3. 3. Flacheron, ouvr. cité, p. 77.