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particulier une de ces chambres signalées plus haut, beaucoup plus vaste que les autres (fig. 67, hors texte).

Quel rôle jouaient ces chambres ? C’étaient, croit-on, des chambres de prise d’eau. Il est en tout cas difficile d’admettre que ce fût l’eau du Rhône qui s’y rendît, car on sait

Fig. 56. - Aqueduc de Miribel. Chambre voûtée où aboutissent les galeries jumelles.

qu’anciennement le lit de ce fleuve était, dans cette région, plus bas et plus au sud ; l’eau n’aurait pu remonter jusqu’à la chambre de Neyron. Reste à penser qu’on y recueillait de l’eau de source arrivant par des canaux de captage, ou que les eaux de ruissellement s’y trouvaient arrêtées. À partir de Neyron jusqu’à Miribel (à 13 kilomètres de Lyon), il n’y a plus qu’une seule galerie qui se prolonge encore, paraît-il, non pas jusqu’à Montluel, comme on l’a dit quelquefois, mais jusqu’à Saint-Martin, où des canaux plus petits aboutissent, destinés probablement à alimenter la galerie principale.

Malgré leurs dimensions insolites, on pourrait reconnaître à la rigueur dans ces galeries un aqueduc romain de la grande époque impériale, si l’on y observait un emploi de matériaux et des procédés de construction analogues à ceux qu’on trouve aux ouvrages hydrauliques anciens de Rome et des provinces. Mais il y a vraiment de trop grandes différences entre le mortier ou le béton de ces galeries, et les matériaux correspondants dans tous les aqueducs romains : ce n’est ni la même consistance, ni la même composition, à beaucoup près ; la différence avec les mortiers modernes est au contraire peu sensible. L’intérieur des piédroits, entre les parements, est rempli aussi, en plusieurs endroits, par du béton de gravier, coulé, ce qui n’est pas un procédé romain. Tous les architectes qui ont examiné cet ouvrage,