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doute d’opérations de fusion et de soudure ; et à 50 mètres au-dessus du fond de la vallée, un petit fragment de tuyau d’un diamètre de 0m,105 et de 0m,012 d’épaisseur. Ce fragment, cylindrique, paraissait avoir été obtenu, non comme les autres tubes, par l’enroulement d’une plaque de plomb soudée longitudinalement, mais au moyen de la coulée directe entre un noyau et une enveloppe, à laquelle semblerait avoir appartenu un morceau de terre cuite trouvé tout auprès.

Une autre fouille, au niveau des ruines du pont qui a dû soutenir le siphon, et par conséquent au point de la pression maxima, a fait découvrir à ce même ingénieur un autre fragment, cylindrique, détaché d’un conduit de fabrication identique, et du même diamètre, mais de 0m,031 d’épaisseur. À côté, se trouvait une couronne de plomb, paraissant être une bavure au bord supérieur du moule, jointe à une masse de plomb conique, qui ne serait autre que le métal solidifié dans le canal de même forme où on le versait, et d’où il s’écoulait dans l’espace annulaire. Cette bavure annulaire prouve, d’après l’auteur de l’article, que la coulée, opérée à l’endroit même où le tube devait être placé, était exécutée verticalement. Il remarque, en outre, que le métal porte des traces de battage : ce qui prouverait que le constructeur de cette époque lointaine se rendait déjà compte de la diminution de densité éprouvée par le plomb fondu et coulé ; et que, pour lui rendre la résistance nécessaire, il jugeait bon d’en resserrer les molécules en martelant énergiquement le tube, dans lequel on devait avoir préalablement enfoncé un cylindre de bois de même diamètre, pour empêcher toute déformation.

Déductions à tirer des observations faites à Alatri. — Ces constatations sont fort intéressantes, et de nature à nous éclairer sur bien des points concernant nos siphons de Lyon. 1o Elles montrent que si dès le temps de la République les Romains savaient établir des siphons sous de fortes pressions, à plus forte raison ils ont su le faire aux premiers temps de l’Empire ; les siphons de l’aqueduc du Mont-d’Or ne sont donc pas moins vraisemblables que ceux de l’aqueduc du Gier qui datent au plus tard du second siècle de l’ère chrétienne. 2o Elles prouvent que Vitruve, tout en faisant une description juste bien que peu nette,