Page:Germain de Montauzan - Les Aqueducs antiques, 1908.djvu/264

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 220 —

craignons pas de nous aventurer en supposant que les parties des siphons faciles à enlever ont été détruites les premières, et que les parties noyées à une certaine profondeur dans le sol, sur le versant, septentrional du Chagnon, ont pu être conservées plus ou moins altérées jusqu’au commencement du xviie siècle. »

D’après Delorme, le massif continu de maçonnerie aurait existé sous les tuyaux ; il en donne pour preuve un reste trouvé sur le coteau du Garon où le siphon de Soucieu remonte vers Chaponost[1]. L’épaisseur de ce massif aurait été de trois pieds. Flacheron dit aussi avoir trouvé quelques légères traces. Mais ces constatations ne prouvent pas la continuité du support. Ce qui est, au contraire, très vraisemblable, c’est que les tubes étaient soutenus, de distance en distance seulement, par un petit massif, une Butée, qui supportait les joints, tous les trois ou quatre mètres — les dix pieds de Vitruve — ou davantage. C’est d’ailleurs, exactement, le système pratiqué de nos jours pour les tubes de fonte des siphons, qui, simplement enfouis dans la terre, rencontrent, partout où la pente est supérieure à 35 centimètres par mètre, une butée, ou sabot, tous les vingt mètres environ, soit de cinq tuyaux en cinq tuyaux. Les petits massifs de soutien ont bien plus facilement disparu que des massifs continus, car, sans parler de leur faible étendue, ils pouvaient être entamés de tous les côtés. D’ailleurs, les tuyaux étaient sans doute enterrés très peu profondément, en général. Tout explique donc la rareté des vestiges.


  1. Ouv. cité, p. 48.