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que l’on désigne plus particulièrement par le terme de substructions, et les constructions sur arcades (ponts-aqueducs et ponts-siphons). Souterrains ou apparents ces ouvrages comportent un travail de maçonnerie commun qui est la confection du canal lui-même, de ses parois et de sa voûte ; mais en outre, les uns exigent des travaux de terrassement, et de mine, les autres des opérations plus délicates et plus savantes que le simple établissement de la conduite, et font appel à la conception artistique de l’architecte et à la main de l’appareilleur habile : aussi les appelle-t-on plus spécialement les ouvrages d’art. On peut comprendre aussi parmi ces derniers les réservoirs et les bassins de tout genre.

§I. — Constructions apparentes.

Système romain des maçonneries concrètes. —- Tous les ouvrages d’art que l’on peut voir encore sur le parcours des aqueducs de Lyon présentent les caractères essentiels par lesquels s’est affirmée et distinguée l’architecture romaine, surtout à partir du dernier siècle de la République. Rude et rigide autrefois, continuatrice de l’art, cyclopéen des Etrusques avec ses gros blocs monolithes amoncelés sans ciment, cette architecture s’était plus tard, tout en gardant sa force imposante, merveilleusement assouplie, grâce à l’application d’un principe jusque-là peu usité. Ce principe, dont le développement procéda de la tendance essentiellement pratique et économe du génie romain, consista dans l’agglomération de petits matériaux par le mortier, de façon à constituer des blocs compacts, moulés à la forme voulue sous l’écorce des parements. Ainsi la construction par voûtes, auparavant uniforme, difficile et coûteuse, put désormais s’exécuter aisément, adopter des profils hardis, multiples et complexes : de là naquit pour l’art architectural une immense variété de ressources qui depuis vingt siècles n’est pas encore épuisée.

Ce n’est pas que les Romains eussent renoncé tout à fait dans leurs constructions d’aqueducs comme dans les autres ouvrages,