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2o Parements réticulés. — Les parements réticulés sont constitués par des moellons prismatiques carrés de 0m,10 environ avec 0m,20 de queue, posés en diagonale, en losanges, au lieu d’être posés à plat; ils sont taillés sur les côtés, ainsi que sur la face antérieure et effilés vers le bout, exactement de la même façon que les moellons rectangulaires de l’appareil à petites assises horizontales. Ainsi, comme pour ce dernier, le mortier du blocage pénétrait entre les pointes intérieures du parement; on y glissait aussi quelques cailloux, et le bloc une fois pris, le parement y semblait cloué (fig. 91).

Indépendamment de la forme et de la disposition des moellons, l’appareil réticulé, se distingue de l’autre en ce qu’il doit forcément être encadré par des chaînes d’angle en briques ou pierres plates, le plus souvent carrées, ayant pour côté la longueur des moellons de parement, soit 0m,20[1]. C’était là le défaut le plus grave de cet appareil, car les chaînes se liaient assez mal avec l’ensemble : il s’ensuit que les monuments construits en réticulé, même les mieux conservés, sont, presque tous plus ou moins endommagés aux angles.

A tout prendre, ce parement, dont l’aspect flatte l’œil, offre par lui-même de moindres garanties de stabilité que les autres; revêtement de parade plus que de soutien, il semble même qu’il soit retenu par le massif intérieur plus qu’il ne sert à le consolider. Aussi le voit-on rarement régner sans interruption sur toute la hauteur d’une façade un peu élevée : des chaînes horizontales de briques ou de pierres plates le divisent en zones : c’est ce que l’on remarque en particulier à toutes les piles de l’aqueduc du Gier. Dans le travail de la construction, à chaque nouvel arasement, c’est-à-dire à chaque fois que le blocage atteignait le niveau où s’était arrêtée l’élévation du parement, on établissait, avant de surélever celui-ci, une, deux, trois ou même quatre assises de très grandes briques carrées, de 0m,63 de face et 0m,06 d’épaisseur (fig. 91). Tandis que les cordons apparents

  1. D’autres fois ce sont tics pierres plus petites, faisant tête d’un côté de l’arète et queue de l’autre, et se raccordant avec les réseaux, si bien que ceux-ci semblent aller jusqu’au bout. D’autres fois encore, ces chaînes d’angle sont faites de plusieurs pierres plates ou briques, carrées ou rectangulaires, juxtaposées (fig. 91).