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et il ne dut pas pousser jusqu’à Lyon. Mais aussitôt après le traité de Brindes, qui l’a rendu maître des provinces d’Occident, on le voit s’occuper de la Gaule avec sollicitude. Il y délègue son lieutenant Vipsanius Agrippa. Celui-ci, après avoir réprimé[1] un mouvement d’insurrection aux frontières d’Aquitaine, se transporte des bords de la Garonne aux rives du Rhin, qu’il franchit. L’itinéraire, en quelque sorte obligé, passait par Lyon : Agrippa a pu saisir d’un premier coup d’œil toute l’importance de cette place, et peut-être ébaucher déjà le projet du vaste réseau de grandes routes qui reliera toutes les régions de la Gaule à ce point central.

Octave se rendit en Gaule pendant l’hiver de l’année 720/34, méditant de passer en Bretagne[2]. Il ne put réaliser ce plan, ayant dû se rendre en Dalmatie pour soutenir Agrippa. Ce n’est donc pas encore de cette époque qu’il faut faire dater les premiers grands travaux de Lyon. Les années suivantes sont absorbées par la lutte contre Antoine. Cette lutte se termine à la bataille d’Actium (723/31), et le grand calme qui s’étend désormais sur l’univers permet alors au nouvel empereur de songer aux embellissements de la capitale, ainsi qu’aux entreprises grandioses et pacifiques qui implanteront dans les provinces, et tout particulièrement dans les Gaules, la civilisation romaine et le respect du nom romain.

En l’an de Rome 727 (27 av. J.-C), c’est-à-dire aussitôt après avoir été déclaré princeps et proclamé Auguste, Octave organisa le partage des provinces entre lui et le Sénat. Toute la Gaule depuis les Alpes devint province impériale[3] en tant que pays de frontière, où il était nécessaire d’entretenir de la force armée. Cinq ans après, en 732/22 se refit la séparation de la Gaule en deux parties : l’une, l’ancienne province de Gaule transalpine, ou Narbonnaise, rendue au Sénat[4] ; l’autre, restant dans le domaine de l’empereur, et divisée en trois provinces, Lyonnaise, Belgique et Aquitaine, avec Lyon pour capitale commune, Caput Galliarum.

  1. Appien, v, 92.
  2. Dion Cass., XLIX. C’est vers cette époque, ou un peu auparavant, que furent frappées pour lui, comme naguère pour Antoine, des monnaies lyonnaises portant son nom : Imperator Caesar divi filius. La face porte son effigie, à laquelle est adossée celle de Jules César.
  3. Ibid., LIII, 12.
  4. Ibid., LIV, 4.