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chacun des quatre aqueducs de Lyon. Nous avons pu constater que l’épaisseur des piédroits, relativement à la largeur du canal, était variable : à l’aqueduc du Gier, il y a sensiblement égalité, à La Brévenne une épaisseur relative moindre en général ; il en était de même de la voûte, dont l’extrados, à l’aqueduc du Gier, continuait en général la surface extérieure des piédroits, tandis qu’à La Brévenne il était un peu en retrait. On commençait — règle vérifiée à tous nos aqueducs — par poser au fond de la tranchée sur toute sa largeur un pavage de moellons debout, hauts de 0m,20 à 0m,30. Par-dessus l’on posait à bain de mortier quatre ou cinq assises de petits matériaux semblables à ceux des blocages, mais plus réguliers, souvent même grossièrement taillés en moellons rectangulaires, serrés les uns contre les autres. Une fois atteinte la hauteur de 0m,50 à 0m,60 au-dessus du fond de la tranchée, on continuait à élever cette même maçonnerie en laissant au milieu le vide nécessaire à l’établissement du canal[1]. Les piédroits ayant atteint la hauteur voulue, c’est-à-dire le niveau fixé pour les naissances de la voûte, on étendait au fond le lit de béton du sous-radier, de la même manière qu’aux massifs apparents, mais avec une épaisseur presque toujours plus grande, variant de 0m,15 à 0m,25 et comprenant souvent deux couches, dont la plus profonde contenait des cailloux mêlés aux fragments de tuileaux. Cette seconde couche de béton le plus souvent ne se bornait pas — du moins à l’aqueduc du Gier — à la partie inférieure du radier ; elle se prolongeait dans l’épaisseur des piédroits jusqu’à la hauteur des naissances (v. fig. 52, p. 131)[2]. Le revêtement en ciment s’étendait par-dessus, et l’on ménageait le solin ou congé aux angles[3].

La voûte, quand elle existait, ce qui était le cas général[4], était formée de voussoirs sans joints de mortier, et surmontée directement d’une chape en ciment de un à deux centimètres

  1. Je fais ici une description d’ensemble. Pour les variantes, on peut se reporter aux détails donnés pour chacun des aqueducs aux pages 52, 53, 54, 68, 69, 82, 83, 86, 113 et aux figures correspondantes.
  2. Quelquefois seulement jusqu’à la moitié ou les trois quarts de cette hauteur, par exemple, pour l’aqueduc de La Brévenne, à Chevinay, aux Thus (fig. 11, p. 87).
  3. Au Mont-d’Or, en certains endroits, le bourrelet en quart de cercle était remplacé par un pan coupé (V. ci-dessus, p. 54).
  4. On a vu qu’au Mont-d’Or la couverture était formée d’une dalle à plat, ou de plusieurs superposées en encorbellement.