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château d’eau sans doute, et l’autre emmenait l’eau à quelque établissement considérable du voisinage, pour lequel un réservoir avait été nécessaire. Il est de plus une hypothèse très plausible, fondée sur la considération du niveau d’altitude. Le radier est à quelques mètres plus bas que le niveau probable d’arrivée de l’aqueduc du Mont-d’Or sur le plateau de Champvert. Un dépôt de sable fin, jaunâtre, observé sur les bords de la chambre extérieure et de menues inscrustations cristallines sur les parois feraient croire volontiers que cette citerne était jadis alimentée par l’eau du Mont-d’Or, légèrement incrustante.

On a retrouvé, paraît-il, les substructions de trois autres citernes beaucoup plus petites, il y a quelques années, au cours de travaux exécutés dans les jardins du séminaire, puis les fouilles ont été comblées, sans autres constatations plus précises. Ces citernes étaient à un niveau supérieur de 3 à 8 mètres à celui du bassin qui vient d’être décrit. Y avait-il relation de subordination entre celui-ci et celles-là ? Chacune était-elle indépendante des autres ? D’où leur venait l’eau ? Il est plus sage de ne pas se prononcer.

Distribution des eaux de La Brévenne et des autres aqueducs. — On ne peut faire aussi que des conjectures sur la manière dont s’avançaient et se divisaient à l’intérieur de la ville les eaux de La Brévenne, après leur arrivée au réservoir des Massues. De cette construction, seuls sont conservés les arcs du rampant et le massif de soutien de la chambre. Celle-ci a disparu, ainsi que les arcades qui devaient y faire suite. Elles se dirigeaient sans doute du côté de Saint-Irénée, sans être très prolongées, car Delorme a retrouvé le canal souterrain en un point qui n’est pas bien éloigné, sous le carrefour des chemins de Francheville et de Tassin, c’est-à-dire exactement à l’endroit qu’on nomme le Point-du-Jour[1]. Delorme et Flacheron pensent qu’il y avait un château d’eau à Saint-Irénée, au voisinage du fort, terminant l’aqueduc de ce côté, et qu’on devait aussi, non loin de là, trouver celui de l’aqueduc de Craponne. Mais je ne serais point troublé par l’absence de grandes citernes à cet endroit, ayant dit assez mon sentiment sur

  1. V. ci-dessus, p. 92, 93.