Page:Germain de Montauzan - Les Aqueducs antiques, 1908.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —

des côtés du forum s’élevaient le praetorium, tribunal du gouverneur, probablement un ou deux temples, et divers autres bâtiments d’intérêt commun, tels que curie municipale, basilique, halle de commerce, etc. Au-dessous s’échelonnaient les demeures des colons, mêlées à celles des Ségusiaves indigènes. On n’y voyait à cette époque ni palais, ni thermes, aucun des monuments somptueux qu’on y admira plus tard, quand les empereurs eurent pris l’habitude d’y faire de longs séjours, les gouverneurs d’y résider, à l’écart des alertes guerrières, et les hauts fonctionnaires impériaux d’y rivaliser de luxe avec les citoyens enrichis par le commerce.

Territoire colonial. Le pagus de Condate. — La colonie ne s’était pas seulement fait céder par les Ségusiaves l’espace compris entre la Saône et le périmètre décrit ci-dessus. Elle s’était octroyé un territoire qui s’étendait aussi bien à l’est au delà du Rhône, qu’à l’ouest et au midi. Le confluent des deux cours d’eau était beaucoup plus haut qu’il n’est aujourd’hui. D’après Allmer[1], dont l’opinion est étayée par plusieurs observations convaincantes, il aurait été à peu près à deux cents mètres en amont de la place Bellecour, et le terrain de celle-ci aurait formé, avec le quartier d’Ainay, une île faisant partie du territoire colonial. La largeur de la place et la longueur de la rue Victor-Hugo mesurent à peu près l’étendue de cette île du nord au sud. Sur l’emplacement de la place Carnot était le confluent définitif, en ce sens que la première, jonction des deux fleuves ne constituait qu’un canal transversal très propice à l’établissement d’un port, chacun des deux cours d’eau se prolongeant séparément à droite et à gauche de l’île. Il est bien difficile de préciser quelle était l’étendue du territoire colonial. Les uns, comme M. Steyert[2], le limitent au sud à Sainte-Foy, Francheville et Craponne ; à l’ouest et au nord par une ligne englobant Tassin, Ecully et le massif du Mont d’Or[3] ; à l’Est par Bron et le Moulin-à-Vent. D’autres, comme M. Allmer[4], le prolongent au sud-est jusqu’aux collines dites

  1. Ouvr. cité, t. II, p. 45.
  2. Ouvr. cité, t. I, p. 131.
  3. Pour la reconnaissance de ces localités, v. Pl. II, carte nouvelle, à la fin du volume.
  4. Ouvr. cité, t. II, p. 157.