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Rien ne distinguerait tous ces tubes d’origine romaine de ceux qu’on fabrique encore journellement, si on ne les avait trouvés dans des ruines authentiques[1] ; car à part une ou deux exceptions peut-être, on n’a jamais vu de marque de fabrique imprimée à la surface.

Rien à dire des tuyaux de bronze, en dehors de leur emploi pour les calices de jauge. Je ne sache pas qu’on ait jamais retrouvé aucun de ces calices[2], ce qui est regrettable; leur emplacement, leur disposition, auraient pu faire reconnaître des châteaux d’eau, dont on eût ainsi mieux compris le mode de construction.

Tuyaux de plomb pour la distribution. Leur épigraphie. Mode d’impression des caractères. Catégories de personnages désignés. — L’étude des siphons nous a fournit l’occasion de nous occuper déjà longuement des tuyaux de plomb[3]. Quelques mois seulement restent donc à dire sur les tuyaux affectés à la distribution, et en particulier sur ceux qui ont été découverts, soit à Rome, soit à Lyon.

A Rome, leur recherche et leur classement sont, depuis des années, poursuivis avec beaucoup de zèle et de méthode par les archéologues et les épigraphistes. On en a tiré de précieux renseignements sur la topographie de la ville, sur la demeure des citoyens célèbres, des familles connues, sur la désignation des fonctionnaires et, d’une façon générale, sur l’onomastique romaine. Mais il faut regretter que cette recherche ait été si négligée autrefois. Les tubes de plomb que l’on recueillait étaient, il n’y a pas plus d’un siècle, presque toujours vendus, envoyés à la fusion sans qu’on prît la peine de regarder les lettres qui y étaient gravées : c’est une mine de documents qui fut ainsi gaspillée par inadvertance. Et s’il faut le déplorer pour Rome, que dirons-nous de Lyon où il en a été conservé si peu ?

  1. Si quelque chose pouvait les caractériser, ce serait le joint, qui était très soigné, étant à emboîtement garni de chaux qu’on imbibait d’huile Mais il faut regarder comme caractéristiques les tuyaux de vapeur des thermes romains; ils servent d’indices certains pour reconnaître les ruines de ces établissements.
  2. M. Lanciani (ouvr. cité, p. 362), démontre clairement que ceux que Marini et Piranesi ont indiqués comme étant des calices de jauge n’en sont nullement. Lui-même en a reconnu deux comme authentiques, mais d’une très basse époque et ne correspondant pas aux préceptes de Frontin.
  3. V. ci-dessus, p. 200 et suiv.