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qu’il n’y eût coïncidence entre le retrait de l’une et le don d’une autre de la même valeur. Quant à la façon dont ces calices s’ajustaient dans la paroi, il est facile de se représenter un grand nombre de trous ménagés au niveau voulu lors de la construction du château d’eau, puis l’obturation provisoire de ceux qui étaient encore inutilisés, jusqu’à ce qu’on eût à les déboucher pour y sceller les calices nouveaux. Il est possible que quelques châteaux aient été de simples bâches en plomb, où l’on imagine bien cette succession de percées et de soudures ; en tous cas, les maisons importantes avaient des boites de distribution de ce genre. On trouve dans le Digeste, à propos des contrats de vente de maisons et de villas, les expressions « castella plumbea[1] » et « de castello plumbeoftslulas sub terrain missas aquam ducentes[2]. » C’est à une de ces caisses qu’appartenait, une plaque de plomb trouvée dans les jardins Farnèse, du côté du Cirais Maximus ; elle fut découverte dans des thermes, au-dessus des débris d’une fournaise, et porte l’inscription suivante[3] :


LER VALERIVS COLONICVS FEC VALERIV


Outre les concessions régulières, l’empereur accordait aussi des concessions pour les eaux dites tombantes (caducae), c’est-à-dire qui provenaient du superflu des châteaux d’eau, ou des fuites de certains tuyaux : car il était interdit sans cela de les prendre, le prince estimant qu’une partie de cette eau devait être destinée à entretenir la salubrité de la ville et à nettoyer les égouts. Nous aurons à revenir sur les lois et règlements divers, au chapitre suivant. Mais c’est là un exemple des précautions multiples prises pour assurer une distribution méthodique et régulière. Cette manière de faire n’était sans doute pas réservée à Rome, et il faut se représenter à Lyon une circulation d’eau et une économie générale analogues.

  1. Ulpien, Digeste, xliii.
  2. Celse, Digeste, 19.1 ; — 39,2.
  3. Lanciani, ouvr. cité, Silloge epigrafica, no 158.