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à peu près l’emplacement actuel du Jardin des Plantes, dans le quartier des Terreaux, au bas de la colline de Saint-Sébastien[1] ; que la cérémonie d’inauguration eut lieu le 1er août de l’an 744/10[2] et que dès lors, chaque année, au mois d’août, époque du congrès, des jeux solennels se donnèrent dans la presqu’île. On y avait construit, non loin de l’autel, un vaste amphithéâtre, aménagé pour les spectacles les plus grandioses, et où furent institués aussi des concours d’éloquence[3].

On a pensé que pour ces jeux et ces fêtes, ainsi que pour l’alimentation de l’important faubourg qui ne manqua pas de se développer autour de ces monuments officiels, il fut nécessaire d’avoir de l’eau en très grande abondance, et que l’on construisît tout exprès les deux aqueducs de Miribel et de Cordieu. Il sera fait ci-après une étude succincte de ces deux ouvrages. Quelle que doive en être la conclusion, contentons-nous d’observer dès à présent que, s’il s’agissait surtout de pourvoir à une splendeur passagère d’un mois chaque année, la création d’un grand ouvrage permanent n’était pas indispensable, et qu’avec les procédés d’élévation d’eau que connaissaient les Romains[4], l’enceinte officielle et l’amphithéâtre étant peu élevés au-dessus du niveau des deux fleuves, on pouvait arriver à remplir aisément des bassins pour l’ornementation et pour les nécessités matérielles des spectacles. Mais comme il est à peu près certain que l’eau des aqueducs aboutissant à la colline de Fourvière alimentait l’île d’Ainay, on ne voit pas pourquoi elle n’aurait pas été utilisée aussi pour la presqu’île. Qui sait même si ce n’est pas le développement de la ville des Trois-Gaules qui a nécessité pour une bonne part, à trois reprises différentes, l’adduction de nouvelles eaux à Fourvière.

Prospérité de Lyon. Les corporations et les pouvoirs publics. — Quoi qu’il en soit, la centralisation, sous les murs de

  1. Cette colline peut avoir été ainsi appelée du nom même de l’empereur, Σεϐαστός, Augustus, d’où collis Sebastianus. La modification chrétienne se fit plus tard, de façon tout indiquée.
  2. D’après Suétone, Claude, 2. — Tite-Live (Perioche du livre 139) la fixait à deux ans plus tôt.
  3. Au moins à l’époque de Caligula (Suét., Calig., 20).
  4. Vitruve, X, 4, 67.