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Limonest, en englobant les hauteurs de Saint-Bonnet, les pentes de Pollionnay, la vallée de Charbonnières et le plateau de Dardilly ; tels aussi que le granit syénitique des environs de Tarare. Mais le massif du Mont-d’Or se distingue en ce qu’il est tout entier de formation sédimentaire, de l’époque jurassique. On y trouve presque tous les étages de cette période : l’infra-lias, représenté par des bandes de marne et d’argile plus ou moins ferrugineuse, des calcaires magnésiens jaunes ou rouges, au nord du mont Verdun, et aux alentours de Saint-Didier et de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or ; le sinémurien, avec ses calcaires à gryphées arquées, donnant une assez bonne pierre de taille qui est exploitée en grand dans les carrières de Saint-Fortunat (vallon d’Arche) ; le lias, à calcaires généralement marneux et ferrugineux, jaunâtres ou rougeâtres, dans cette même région ; le toarcien, à calcaire oolithique formant, à mi-hauteur du mont Cindre, du mont Toux et du mont Verdun, une ceinture de faible largeur, mais très continue : enfin, le calcaire à entroques du bajocien, exploité dans la carrière de Couzon. Seuls les étages supérieurs, bathionien, oxfordien, kimméridien et portlandien font défaut.

Qualité des eaux des montagnes lyonnaises. — Les eaux du Mont-d’Or, parmi toutes celles qui alimentaient les anciens aqueducs de Lyon, étaient seules susceptibles de former quelques dépôts ; encore ces dépôts étaient-ils peu considérables, ainsi que nous le constaterons. Toutes les eaux issues de terrains calcaires en donnent un peu. La composition de celles-ci n’en est nullement altérée. Elles sont, comme toutes les autres qui ont été captées pour Lugdunum, très pures, très fraîches, bien aérées et très agréables à boire.

L’analyse chimique, l’examen microscopique des dépôts, ainsi que l’analyse bactériologique, ont prouvé effectivement que ces eaux des montagnes du Lyonnais étaient d’une exceptionnelle qualité. D’après la classification générale des eaux, actuellement adoptée par le Comité consultatif d’hygiène de France, et reproduite ci-après, on verra que celles du Gier, dont je fournis une analyse par comparaison, recueillies à leur descente des sommets du Mont Pilat, peuvent être classées parmi les plus pures qui soient.