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LETTRE III.


Du 1 juin 1788.
Au Camp devant Choczim.


VOUS attendez-vous à une lettre bien militaire ? Il ne tient qu’à moi. Je pourrois vous parler des préparatifs du siège, qui a même un peu commencé. Voulez-vous que je vous prédise que, par la bonne intelligence, et l’intelligence du prince de Cobourg, noire général autrichien, et du comte de Soltikoff, notre général russe, la place sera prise, je vous le prédis ; mais ne me demandez pas comment. L’on fera sauter quelques magasins, l’on donnera quelqu’assaut. Nous aurons Choczim, j’en suis sûr ; que cela vous suffise. Et quand cela sera arrivé je pourrai dire : et y ai même à sa prise un peu contribué ; car c’est grâce à mes instances et à mes voyages d’une armée à l'autre, et même à plusieurs petits corps détachés que j’ai obtenu six mille russes pour nous y aider. Je ferai comme celui qui, entendant faire l’éloge d’un beau sermon, dit : — Eh bien, messieurs, c’est moi qui l’ai sonné. — Déjà nos braves housards ont soumis et balayé la Mol-