Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/251

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prince Potemkln, lorsque Joseph II, l’allié si tendre et si zélé de Votre Mnjesté, lui dit en voiture : usez ce ruban, vous en aurez bientôt un autre.

Je suis heureux d’avoir assisté à plusieurs jours glorieux pour le prince et pour les braves Russes sous les murs d’Oczakow, et de m’être trouvé à des promenades très-vives par mer et par terre. Je suis bien heureux que, dans votre lettre si honorable vous daigniez, Madame, par votre magie, ensorceler le père autant que le fils. Une phrase de vous me vaut mieux que tous les titres, parchemins et diplômes, nourriture des rats, disoit Lisimon ; les rats respecteront votre précieuse écriture, comme les chats couronnés qui vouloient attraper quelque chose du grand gâteau, respectent vos couleurs.

Lorsque Fréderic II reprochoit à son ennuyeux Anaxagoras de montrer ses lettres, il avoit raison ; car elles rouloient sur quelques paragraphes de Wolff, qu’il n’entendoit pus plus que moi, et sur des plaisanteries assez triviales à l’égard de l’église soi-disant catholique, soi-disant romaine.

Voilà donc le chef de cette religion brûle à Paris, comme à Londres : puissent ces brûlures lui tourner à-compte, pour diminuer