Page:Germaine de Stael - Lettres et pensées du maréchal prince de Ligne, Paschoud, 1809.djvu/76

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Cela lui revint dans la tête à Barczisarai. — Ah ! messieurs, nous dit-elle, je m’en vais m’enfermer chez moi : et vous verrez. Voici ce qu’elle nous rapporta. Elle ne put pas aller plus loin.

Sur le soplia du Kan, sur des coussins bourrés.
Dans uu Kiosque d’or, de grilles entourés.

Vous vous doutez bien que nous l’avons accablée de reproches de n’avoir pas pu sortir de là, après quatre heures de réflexions et un si beau commencement ; car ou ne se passe rien en voyage.

Ce pays-ci est assurément un pays de roman ; mais il n’est pas romanesque, car les femmes y sont enfermées par ces vilains mahométans, qui ne connoissent pas la chanson de Ségur sur le bonheur d’être trompe par sa femme. La duchesse de L. me feroit tourner la tête si elle étoit à Achmeczet : et je ferois une chanson pour la maréchale de M. si elle habitoit Balaklava.

Il n’y a que vous, chère marquise, qu’on puisse adorer au milieu de Paris : adorer est le mot, car on n’y a pas le tems d’aimer.

Il y a ici plusieurs sectes de Dervis, plus plaisantes les unes que les autres, les tourneurs et les hurleurs : ce sont des jansénistes,