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Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/105

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et pâtissiers ; les nattes, pagnes, calottes, paniers, colliers, etc. que l’on exporte, sont faits dans les maisons particulières. Les bijoutiers surtout sont très habiles ; ils ne sont pas adroits à buriner une masse de métal, mais leurs ouvrages au repoussé, en incrustation, ou en filigrane, sont fort bien confectionnés.

Quand ils n’ont pas recours aux sorciers, dans leurs maladies, ils s’adressent à des empiriques dont les pratiques ont des origines raisonnées, mais ceux qui sont aujourd’hui dépositaires des recettes seraient bien embarrassés pour les expliquer. On ne connaît pas au juste la composition des breuvages ou des emplâtres qu’ils ordonnent dans certains cas ; ils font des ventouses par succion avec corne de bœuf percée et les scarifient, connaissent l’emploi des attelles brisées pour les fractures, cautérisent les ulcères avec le sulfate de cuivre ou des applications à base végétale, et crépissent les varioleux d’une pâte de composition inconnue. Les maladies internes et locales se traitent par l’application d’une pâte jaune sur la partie du corps où siège le mal.

Les Comoriens enterrent leurs morts et leur font des mausolées plus ou moins riches, suivant l’importance du défunt. Autrefois, les tombeaux que construisent les Arabes étaient beaucoup plus élégants que ceux qu’ils élèvent aujourd’hui. On voit encore, à Mayotte et à Mohéli, les tombeaux des premiers Sultans chiraziens ; ils sont tous bâtis dans le même genre et ne diffèrent que par l’ornementation. Celui d’Haïssa, à Mayotte, est un cube creux en ciment avec socle, corniche et couronnement, éclairé à