Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ces arrangements ramenèrent la sécurité et la tranquillité dans le pays ; on put retirer le petit détachement et M. Lambert reprit ses cultures ; mais il avait éprouvé de grandes pertes matérielles et ses ateliers étaient complètement désorganisés. La proclamation d’indépendance et le changement du pavillon, accomplis à Mohéli lors du passage de M. Massiou, rétablirent la situation de Mayotte qui était fort compromise. Mayotte a le plus grand intérêt à la complète indépendance de Mohéli qui lui fournit les neuf-dixièmes de ses travailleurs. Or, si le sultan de Zanzibar était parvenu à s’emparer de cette île, il n’aurait pas manqué, en exécution de son traité avec l’Angleterre, d’y interdire le recrutement des travailleurs, et alors c’en était fait de notre colonie agricole qui prend chaque jour de l’importance et mérite d’attirer l’attention du gouvernement. Depuis son voyage en France, Djombé-Fatouma s’est fixée à Zanzibar. Son fils Mohamed, âgé d’une dizaine d’années, règne tranquillement à Mohéli, sous la direction d’Amissi-ben-Abdallah et des grands chefs. C’est un bel enfant, mais son caractère est très impérieux et très violent ; s’il n’est pas bien dirigé, je doute qu’il fasse le bonheur de ses sujets. M. Lambert surveille son éducation. Les relations avec Mayotte ont été reprises, comme avant la dure mais nécessaire leçon donnée à la reine ; il est à souhaiter qu’elles soient toujours amicales car la prospérité de Mayotte en dépend aujourd’hui. Mohéli n’a aucune industrie ; les boutres n’en exportent que des cocos, des peaux de bœufs, des nattes,